Récit de voyage de rêve : les Marquises en cargo de luxe

Désigné comme région du patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2024, l’archipel des îles Marquises représente ce bout du monde inoubliable. Notre collaboratrice vous amène à bord de l’Aranui 5, un cargo de marchandises, mais aussi de passagers.

LE CARGO ARANUI FÊTE SES 40 ANS

Depuis sa fondation en 1954, Aranui est passée d’une compagnie de transport de marchandises vers les îles Marquises isolées, fournissant des biens et des services aux habitants, à un cargo réaménagé en 1984 pour accueillir des passagers dans différentes catégories de cabines. Aujourd’hui, le navire à passagers et à marchandises entièrement construit sur mesure et lancé en 2015, l’Aranui 5, navigue presque partout en Polynésie française. La mission première n’a pas changé, c’est-à-dire fournir des biens et des services aux habitants des îles éloignées, ce qui ajoute à l’expérience unique des voyageurs !

JOUR 1 – DÉPART DE PAPEETE (TAHITI, ARCHIPEL DE LA SOCIÉTÉ)

Arrivée en soirée la veille, après une bonne nuit de sommeil, je ne peux attendre de me rendre en matinée jusqu’au navire afin de procéder à l’enregistrement, de faire le tour et de découvrir ma cabine spacieuse avec balcon.

JOUR 4 – NUKU HIVA

Suivant une journée de découverte de l’île de Fakarava, dans l’archipel des Tuamotu, ainsi qu’une autre en mer la veille, où j’ai pu assister à des conférences sur les Marquises et des cours de ukulélé, je me lève tôt afin d’observer toute la logistique du déchargement des biens destinés aux habitants de cette première île des Marquises : Nuku Hiva.

Puis, je ne manque pas de partir en expédition en jeep pour explorer l’île, en débutant par le village de Taiohae afin d’admirer sa cathédrale, son marché ainsi que sa baie spectaculaire avec plage de sable noir, un amphithéâtre volcanique dominé par des pics vertigineux. Puis, randonnée dans la vallée de Hakaui au sud-ouest de l’île, où se dresse la cascade de Vaipo, l’une des plus hautes (350 m) de Polynésie française. Mais Nuku Hiva ne se résume pas seulement à ses paysages enchanteurs. Elle est également imprégnée d’une riche culture polynésienne, où les cérémonies ancestrales sont encore célébrées avec fierté au site archéologique de Tohua Kamuihei et ses pétroglyphes. C’est la première fois que j’observe des banians aussi géants !

JOUR 5 – UA POU

Pendant que l’équipage de l’Aranui décharge les provisions alimentaires — ciment, essence, etc. — pour ensuite charger les sacs de copra (noix de coco séchées) et de fruits, je me rends dans la cabine des commandes pour admirer les flèches montagneuses uniques d’Ua Pou. Dominant fièrement la baie du village de Hakahau, les immenses colonnes basaltiques s’élancent vers le ciel et portent les noms des guerriers légendaires de Poutetaunui et de Poumaka. Elles ont même inspiré le poète Robert Louis Stevenson, qui les décrit comme des « flèches volcaniques ressemblant à des clochers d’église ».

Avec mon chauffeur des plus sympathiques, je pars explorer la bourgade pittoresque d’Hakahau et son église avec une plateforme en bois sculptée à la main, démontrant le savoir-faire des sculpteurs de l’île. Sur chaque île, nous sommes accueillis par de magnifiques danses et chants traditionnels, des moments qui me touchent beaucoup ! Du haut de la croix, la vue sur les montagnes et les vallées luxuriantes est imprenable.

JOUR 6 – UA HUKA

Au petit matin, le cargo effectue une impressionnante manœuvre, un virage à 180 degrés dans la magnifique baie invisible de Vaipaee, ce qui demande toute la dextérité de l’équipage. Je débarque sur l’île Ua Huka. Bien qu’elle soit en grande partie aride, elle est aussi connue comme le panier à provisions. Cette dernière a aussi vu la construction de la première piste d’atterrissage aux Marquises en 1972. Je prends plaisir à me balader à travers l’arboretum, né de la passion de l’ancien maire de l’île, avant de rejoindre le magnifique village de Hane. Ma plus grande fascination pour cette île est sans aucun doute ses nombreux chevaux sauvages galopant au milieu de paysages encore intacts et de couleur rouge.

JOUR 7 – TAHUATA/HIVA OA

Aujourd’hui, l’Aranui jette l’ancre dans la petite baie de Tahuata, symbolisant le lever du soleil. Sur cette île en forme de feuille, l’air est chargé d’odeurs de tiaré et de frangipanier. La grande église construite par le Vatican est décorée de belles sculptures marquisiennes et de vitraux représentant la Vierge Marie. La plupart des habitants vivent de leur art, comme ces exquises sculptures sur os et sur bois de rose, ou encore la confection du mono’i, cette huile parfumée à base d’huile de coco et de tiaré — utilisée en beauté et en médecine — et fabriquée au gré des saisons.

En après-midi, après que le cargo ait navigué pendant le lunch, je débarque sur Hiva Oa, le jardin des Marquises, en raison de sa terre fertile et luxuriante. Il est niché au fond de la baie de Taaao et surplombé par les plus hautes montagnes Temetiu (1270 m) Fe’ani (1020 m). C’est ici que l’auteur- compositeur-interprète belge Jacques Brel s’est établi jusqu’en 1978, après un gros coup de foudre pour l’île et tout l’archipel. Paul Gauguin y a aussi vécu et créé certaines de ses œuvres. Cette île abrite aussi les plus grandes statues de tiki du pays. Je marche jusqu’au cimetière situé au sommet de la colline, avec vue sur le mont Hanakee. Sous d’immenses frangipaniers se trouvent les pierres tombales de Brel et de Gauguin. Afin d’en apprendre davantage sur la vie de ces artistes, je prends le temps de visiter le musée Gauguin et l’Espace Jacques Brel, situés à Atuona. Mais vous pourriez aussi choisir de découvrir en véhicule à quatre roues motrices le plus grand site archéologique des îles Marquises, Tohua Taa’oa.

JOUR 8 – FATU HIVA

En arrivant par la mer, je suis accueillie par des pics démesurés, couleur charbon et aux allures de personnages. Fatu Hiva, la plus luxuriante et la plus lointaine des îles Marquises, fut définitivement mon coup de cœur ! Avant de partir en longue randonnée pour la journée, je fais un saut au village d’Omoa, où les femmes me montrent comment fabriquer le tapa, en broyant l’écorce du mûrier, du banian ou de l’arbre à pain. Direction à pied vers le village d’Hanavave, offrant en chemin une vue imprenable sur les hautes falaises. Je suis fascinée et ne peux m’empêcher de lever les yeux ! Lorsque j’arrive en fin de journée à la baie d’Havavave, considérée comme l’une des plus belles au monde surtout au crépuscule lorsque la lumière illumine les pics volcaniques, le paysage devient une scène irréelle. Quelle magnifique façon de quitter les Marquises, le cœur gros quand même !

JOUR 12 – PAPEETE

Suivant une journée en mer, où j’ai pu assister à d’autres conférences, notamment sur le tatouage, ainsi qu’à des cours de danse traditionnelle, puis deux derniers jours de découvertes, d’abord sur l’île de Rangiroa, dans l’archipel des Tuamotu, puis sur le motu Tapu à Bora Bora, je suis rentrée au bercail à Papette sur Tahiti. Un autre voyage d’une vie !

Séjour bien-être à Tahiti

Avant d’entreprendre une croisière vers les Marquises, un séjour sur l’île de Tahiti est de mise. Situé au cœur de paysages volcaniques spectaculaires — avec vues sur l’île de Moorea — et entouré d’un lagon turquoise sur fond de végétation tropicale, l’InterContinental Tahiti Resort and Spa vous ouvre ses portes. Les bungalows sur pilotis vous plongent dans la culture et la splendeur de l’archipel de la Société dès votre arrivée. Joignez-vous à des expériences culinaires et des soirées thématiques, ou bien laissez- vous dorloter au spa Algotherm, un vrai havre de paix. Ne manquez pas d’encourager l’un des nombreux projets durables de l’hôtel, comme le centre de réhabilitation des tortues marines de Tahiti, chapeauté par l’organisme Te mana O te moana.