Le 13 mars dernier, à l’occasion du Salon des communications de l’Université Laval qui avait lieu au Fairmont Le Château Frontenac, la conférence de Stéphane Prud’homme, idéateur et cofondateur de Relations publiques sans frontières, a été fort remarquée.
Originaire de Joliette, celui-ci vit et travaille en Asie depuis près de six ans. Sa participation en direct au Salon était assurée par la magie de la vidéo, depuis ses bureaux de Hong Kong. Comme quoi, plus que jamais, « la distance n’a plus d’importance ».
Le parcours professionnel de l’homme de 43 ans frappe l’imagination. Après avoir obtenu un baccalauréat en psychologie, puis une maîtrise en communication de l’UQAM, il décide de s’expatrier à Beijing en 2008 afin d’y décrocher un IE MBA (un titre d’expert international) de la prestigieuse Rutgers Business School in Asia. À peine bilingue à son arrivée sur le continent asiatique, le professionnel de la gestion des communications corporatives se retrouve, du jour au lendemain, catapulté dans un milieu aux antipodes du nôtre. C’est le coup de foudre. Il y décrochera cette deuxième maîtrise avec succès, apprendra le mandarin et, surtout, y acquerra le savoir-faire d’exception qui lui a permis de fonder ses deux entreprises à succès actuelles, 180 degrés - stratégies numériques inc., dont il est président, ainsi que Quebec Mall Limited, un site de commerce en ligne spécialisé dans la vente de produits québécois en Asie du Sud-Est.
Des défis d’envergure relevés avec brio
Ce qui distingue Stéphane Prud’homme d’autres Occidentaux faisant des affaires en Asie ? Sans doute sa formidable capacité d’adaptation et le fait qu’il se sente littéralement « comme un poisson dans l’eau » sur son continent d’adoption. « Je ne suis jamais aussi à l’aise que lorsque je me retrouve en dehors de ma zone de confort et que je dois m’adapter », confie-t-il en riant. Afin de mieux comprendre les gens avec qui il doit faire affaire tous les jours, il s’est installé dans un petit village du district de Sai Kung, lequel est situé à l’extérieur de l’île de Hong Kong. Ce village ne compte pas plus de 1 000 habitants et seulement trois ou quatre autres familles occidentales y vivent. « Pour être franc, je suis parfaitement comblé ici et je n’envisage pas de revenir au Canada avant plusieurs années encore. Lors de mon plus récent voyage au Québec, certains amis ont même constaté que je commençais à avoir les yeux bridés », s’esclaffe celui qui affirme détester la routine et apprécier pleinement les défis qu’il doit affronter au quotidien.
« Je ne suis jamais aussi à l’aise que lorsque je me retrouve en dehors de ma zone de confort et que je dois m’adapter. »
Parlons donc un peu de ces défis...
En quoi consistent-ils exactement ? « On ne brasse pas des affaires ici comme au Québec », répond-il. « Les Chinois et les Hongkongais sont des gens pacifiques et amicaux, mais ils sont également curieux, voire un peu méfiants face aux Occidentaux. Les contrats ne se signent jamais à la va-vite de ce côté-ci du globe. Il y aurait matière à écrire plusieurs livres sur la façon de faire des affaires avec les Asiatiques, mais sachez qu’ils ont surtout besoin de savoir à qui ils ont affaire, qu’ils n’hésitent pas à poser des questions très personnelles. » À cet effet, les discussions d’affaires se font, paraît-il, devant une, voire deux ou trois bouteilles, puisque, c’est bien connu, l’alcool délie les langues et porte à la confidence. « Il s’agit de la façon de faire traditionnelle " à la chinoise " et le défi consiste alors, pour l’Occidental, à ne pas tomber ivre mort avant la fin de la discussion. » Fort heureusement, les temps changent et plusieurs hommes d’affaires chinois tendent à adopter un modèle de réunions un peu plus « occidentalisé », selon M. Prud’homme. N’empêche qu’avant de se lancer à l’assaut de ce marché, mieux vaut en connaître les principaux usages !
Une vitrine et une ressource sûre pour les entreprises québécoises
180 degrés - stratégies numériques inc. offre des ressources, du coaching et de la formation aux entreprises qui cherchent à développer des affaires en Asie. Par ailleurs, Quebec Mall Asia se spécialise dans la vente de produits québécois sur le marché du Sud-Est asiatique. Dans ce « centre commercial virtuel », les clients de l’entreprise peuvent commander des produits aussi diversifiés que les vins du vignoble de l’Orpailleur, des bijoux mode fabriqués par des artisans québécois, les œuvres d’artistes peintres de chez nous ou des produits de l’érable.