Popularisée par les écrivains du Grand Tour au 19e siècle, la côte amalfitaine est aujourd’hui la plus épicurienne des régions du sud de l’Italie. Une région synonyme de soleil, de beau monde et de superbes paysages dominés par la mer Méditerranée et le volcan du Vésuve, à qui l’on doit aussi l’étonnante cité de Pompéi. Un décor parfait pour profiter de la dolce vita italienne !
Comme l’annonce la chanson napolitaine O Sole mio, le soleil règne en roi et maître dans cette région de la Campanie, située juste un peu au sud de Naples. Et il éclaire avec brio un spectacle sans pareil. En fond de scène, la Méditerranée : avec le golfe de Naples au nord, puis celui de Salerne au sud, séparés par la presqu’île de Sorrente. En guise d’amphithéâtre, des falaises abruptes et des villages qui s’accrochent à leurs flancs. Au parterre, des ports de plaisance et quelques plages, généralement confinées entre des rochers. Et au balcon, les meilleurs sièges de la maison : sur la route vertigineuse qui serpente à travers les villages, perchés entre ciel et mer…
Amalfi, qui a donné son nom à cette côte, y joue encore le premier rôle, comme elle le faisait déjà au 11e siècle, en étant une puissance maritime, sur la route du commerce avec l’Orient. Sa cathédrale, le Duomo di Sant’Andrea, témoigne encore de ce riche passé marchand, tandis qu’à ses pieds, les nombreuses boutiques et les terrasses de restaurants nous invitent plutôt à flâner. À faire du lèche-vitrines parmi les étalages de céramiques colorées, les montagnes de citrons, d’olives ou d’agrumes. Ou, plus tentant encore, à déguster tranquillement une glace italienne ou un verre de délicieux limoncello, cette liqueur typique de la région, fabriquée à base de citron.
La Piazza del Duomo et sa magnifique cathédrale, Duomo di Sant’Andrea, à Amalfi. - Photo : Nathalie De Grandmont
Le port d'Amalfi - Photo : Nathalie De Grandmont
La ville de Ravello, située juste au-dessus d'Amalfi. - Photo : Nathalie De Grandmont
Les mirages de Capri
Dans sa célèbre Odyssée, l’écrivain Homère raconte que c’est autour de ces îles de calcaires aux formes étranges qu’Ulysse devait résister de toutes ses forces, pour ne pas céder au charme des sirènes. Les sillons de son navire ont disparu depuis, mais comme lui, de nombreux voyageurs préfèrent encore découvrir la côte amalfitaine par la mer, en empruntant les traversiers qui desservent les principaux villages, à partir de Salerne ou de Sorrente. Quant aux sirènes, elles y sont toujours… notamment sur l’île de Capri, la star de la côte. Bien sûr, les sirènes ne sont plus sur les rochers ou même cachées au fond de la fameuse Grotte bleue, mais on les croise bel et bien en ville, dans les boutiques de luxe de Capri, avec leurs chaussures à talons aiguilles, leurs robes et leurs sacs griffés. Au plus fort de l'après-midi, elles se retrouvent sur les terrasses, où l’on s’attable pour voir et être vus. Quel plaisir de s’imprégner de cette ambiance jet set, l’espace de quelques heures !
Capri dans toute sa splendeur
Les falaises de Capri, vues du jardin d'Auguste. - Photo : Nathalie De Grandmont
Ensuite, on part explorer la ville d’Anacapri, perchée encore plus en hauteur (accessible en bus). Mais il ne faut surtout pas quitter sans avoir humé les fleurs du jardin d’Auguste, en profitant d’une vue plongeante sur les Faraglioni, les fameux rochers emblèmes de l’île, et en laissant nos pensées se perdre dans les nombreuses nuances de bleu qui encerclent Capri… À elle seule, cette vue nous fait réaliser que, quoi qu'en dise la célèbre chanson, Capri et la côte amalfitaine n'ont pas fini de faire rêver...
L’art de vivre d’un autre temps
Ce n’est pas d’hier que la côte amalfitaine est synonyme de belle vie et de tentations multiples. C’est ce que démontre avec éclat le site archéologique de Pompéi, qui témoigne d’un art de vivre complexe, lequel existait déjà il y a 20 siècles. Colonie romaine depuis le 3e siècle avant Jésus-Christ, Pompéi comptait 12 000 habitants lorsque survint, en 79, une énorme éruption du Vésuve qui enveloppa la ville et ses habitants sous des montagnes de cendres. Grâce à ces cendres protectrices, les archéologues ont pu y redécouvrir (au 18e siècle) une ville étonnamment bien préservée, comme figée dans le temps. Une ville qui possédait de nombreux quartiers résidentiels, des voies pavées, de multiples fontaines, une vingtaine de boulangeries, des restaurants et des lieux publics tels que le forum, le théâtre et l’amphithéâtre, où l’on assistait à des concerts ou des combats de gladiateurs. Chose certaine, on se sent privilégiés de pouvoir encore déambuler dans le forum, dominé par le Vésuve en toile de fond, marcher dans les sillons creusés par les chars romains, s’asseoir dans le théâtre et se faufiler dans le curieux lupanar (le bordel), où les fresques peintes sur les murs ne laissent aucun doute sur le type de commerce qu’on y faisait… De toute évidence, ce ne sont pas tous les marins qui arrivaient à résister à la tentation ! En tout cas, pour qui aime l’histoire, la découverte de Pompéi s’avère tout à fait fascinante, car avec l’aide d’un bon guide, on arrive à lire entre les pierres et à imaginer la vie quotidienne à Pompéi, il y a 20 siècles. Un voyage dans le temps qu'on offre à notre imagination !
La palestre à Pompéi
Le théâtre de Pompéi - Photos : Nathalie De Grandmont
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