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Chronique – Santé dentaire

9 février 2024 | - Magazine PRESTIGE -

Chronique – Santé dentaire

Dre Nancy Dubois Prosthodontiste DMD, Cert (prostho), MScD, FRCDC, Dip ABP Présidente Prostho-Québec

Appelé bruxisme, ce réflexe involontaire se traduit par des mouvements rythmiques, spasmodiques et non fonctionnels, en frottant, grinçant ou serrant les dents pour des raisons autres que la mastication. Cette habitude se produit autant le jour que la nuit, et en général, une personne qui vit ce phénomène à l’état d’éveil le fait aussi en dormant ; le bruxisme est d’ailleurs l’un des 80 troubles du sommeil répertoriés. On estime qu’environ 20 % des enfants, 8 % des adultes et 3 % des aînés sont concernés.

 

Vous serrez ou grincez des dents ? Attention !

Saviez-vous qu’en temps normal, nos dents ne devraient entrer en contact qu’environ 10 minutes par jour ? D’abord légèrement chaque fois que nous avalons, et ensuite lorsqu’en mangeant, le bol alimentaire devient plus mince. Voilà pourquoi l’habitude de la gomme à mâcher peut user prématurément les dents, car elle les force à se toucher. Et à plus forte raison si elles ont subi beaucoup de réparations au fil des ans.

Le bruxisme nocturne est très néfaste, car même si les épisodes sont de courte durée, ils atteignent des forces de serrement d’une grande intensité. Comme le montre la première photo, l’usure progressive est importante avec destruction de la couronne. Les dents deviennent sensibles au froid et au chaud ainsi qu’au sucré chez certains sujets. D’autres symptômes incluent des tensions musculaires ou des maux de tête au réveil, des douleurs à l’articulation temporo-mandibulaire ou aux oreilles ainsi que de la mobilité dentaire. En général, les problèmes de fonction se font sentir vers la cinquantaine si rien n’a été fait jusque-là. Dans les cas extrêmes, il faut extraire toutes les dents pour reconstruire une fonction efficace et esthétique. Cependant, la plupart du temps, les gens s’en rendent compte avant qu’il ne soit trop tard, et des mesures appropriées peuvent être prises.

Malheureusement, il n’existe pas de traitement pour éradiquer cette affection. On note dans la littérature qu’elle est associée à des facteurs tels que le stress, la détresse psychologique, l’anxiété et la dépression. La consommation d’alcool, de caféine et de drogues ainsi que le tabagisme peuvent y contribuer. Le seul moyen d’agir est de prévenir la destruction dentaire en portant une plaque occlusale sur les dents pendant la nuit. Certains patients y ont même recours le jour pendant des périodes de pointe. Des techniques pour réduire le stress peuvent s’avérer avantageuses, tout comme des injections de Botox dans les muscles de la mastication, mais il faut les répéter deux fois l’an. Certains médicaments ont montré leur utilité, mais la littérature n’est pas concluante à ce sujet.

Comme une reconstruction dentaire implique des frais élevés, il est impératif de protéger le travail exécuté au moyen d’une plaque occlusale portée la nuit, et pour toute la vie. Celle-ci devra être remplacée tous les trois ans environ selon son usure. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter votre dentiste. Si une reconstruction dentaire extensive complexe était nécessaire, un prosthodontiste saura vous présenter les solutions possibles.


Informations utiles :

/ Prostho-Québec : prosthoquebec.ca
/ Fédération dentaire des spécialistes du Québec : fdsq.qc.ca
/ Association des prosthodontistes du Canada : prosthodontics.ca
/ American College of Prosthodontists : gotoapro.org

Pour en savoir davantage sur Prostho-Québec ou pour prendre rendez-vous :

4715, avenue des Replats, local 200, Québec

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