Il y avait le silence. Ou plutôt, l’absence de tout ce vacarme généré par la vie active : les voitures, la télévision, la radio, le téléphone… et je ne parle même pas ici de cette cacophonie de bruits de fond incessants, dont on ignore parfois la provenance, mais auxquels il est impossible de s’abstraire. Or, quand on se retrouve face à un tel silence, presque assourdissant, on se sent d’abord un peu déstabilisé. Mais si l’on parvient à l’apprivoiser, il devient rapidement notre plus grand allié.
En effet, le silence nous ouvre la porte à un tout autre registre de sons qui, en ville, sont totalement noyés sous une épaisse couche de bruits domestiques ou industriels : le son des oiseaux qui offrent leur symphonie, le son de la neige qui fond lentement et s’écoule du toit, le son du feu qui crépite dans la cheminée, le son de la pluie qui tombe en soirée, illuminée par les éclairs qui, eux, illuminent le lac à nos pieds… C’est au cœur de ce silence rempli de bruits apaisants que l’on parvient également à mieux s’entendre penser, sans trop de distorsions ou d’interférences, sans cette pollution de l’esprit provoquée par une surdose d’informations parfois essentielles, mais très souvent inutiles.
C’est ce silence que j’ai eu la chance de côtoyer durant ces deux courtes journées. Beaucoup trop courtes pour atteindre l’émission zéro, mais suffisamment longues pour avoir envie de retourner en cure de désintoxication très bientôt et plus régulièrement… Pour quand la journée nationale du silence ?