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Essai routier de la Range Rover Evoque

6 Décembre 2012| Frédéric Masse

Essai routier de la Range Rover Evoque

Les temps changent


Les temps changent. Qui aurait pu prévoir, il y a de cela à peine 10 ans, que Land Rover, symbole des camions destinés aux safaris africains ou encore, capables d’aller en pleine jungle, serait un jour tenté de donner dans la dentelle ? Ceux que l’on connaissait pour la production des Range Rover, Defender ou encore LR4 auraient-ils commis une bourde ? Est-ce que Tata Motors, propriétaire de la marque, s’est laissé emporter par le besoin pressant d’augmenter sa profitabilité ? Est-ce l’exemple du succès financier de Porsche, avec l’ajout de la Panamera ou du Cayenne, qui inciterait tous les constructeurs à tenter leur chance avec des produits hors niche de la sorte ? Mon verdict.

Pas pour moi

Ceux qui me lisent régulièrement savent

à quel point j’adore les véhicules anglais.

Les Land Rover figurent d’ailleurs tout en

haut de ma liste de désirabilité. Le Range

Rover, aussi peu fiable et aussi coûteux

soit-il, y règne en maître incontesté. Ses

imperfections, sa ligne singulière, sa

personnalité… tout m’enchante. Cela n’a

toutefois pas été le cas pour l’Evoque.

Pourtant, j’étais bien parti. J’aimais l’idée

d’un Range plus petit, beaucoup moins

énergivore, moins coûteux, plus moderne

en quelque sorte. J’avais déjà lu et relu

toutes les informations concernant ce

véhicule avant d’en faire l’essai officiel.

J’avais même pensé en faire l’acquisition.

Toutefois, j’avais commencé à déchanter

en apprenant qu’il existait une édition

spéciale destinée à Victoria Beckham (la

femme du célèbre joueur de soccer David

Beckham et ancienne Spice Girl) et en

détectant (car la stratégie de marketing

était à peine voilée) que ce véhicule, à

l’origine « macho », notre symbole de

masculinité par excellence, s’adressait à

peu près uniquement aux femmes.

J’étais donc dans cet état d’esprit

lorsqu’on m’a remis les clés de l’Evoque

pour une semaine d’essai. J’avoue avoir un

peu changé d’idée en la voyant. De loin, il

s’agissait vraiment d’un plus petit Range.

Je la trouvais même craquante et je me

suis alors dit que je m’étais trompé sur

son compte. Or, plus je m’approchais, plus

elle rapetissait… jusqu’à devenir toute

menue. L’Evoque est pourtant très jolie

avec son dessin fortement inspiré de son

grand frère, une calandre aussi empruntée

à l’aîné, et des roues surdimensionnées.

C’est vrai. Mais trop petite elle est.

Assez forte pour lui, mais conçue

pour elle

À l’intérieur, les choses n’allaient guère

s’améliorer… Nous sommes loin du LR4 !

Néanmoins, comme se mettre dans la

peau de l’autre fait aussi partie du métier

de chroniqueur automobile, c’est ce que

j’ai fait. J’ai alors tout de suite compris

une chose : les femmes, elles, adoreront

l’Evoque. Plus compacte, plus conviviale,

elle est aussi plus facile à garer.

Les dames s’exclameront, comme l’ont

fait mes proches de sexe féminin, devant

la beauté du tableau de bord, la proximité

entre les occupants et la simplicité du

système de gestion des interactions (un

bon point pour le Land d’ailleurs). Elles

aimeront aussi l’accès facile aux places

avant et arrière, le seuil du coffre assez

bas et le confort des sièges qui sont

relativement étroits et donc parfaits

pour leur taille. Elles jubileront devant

le système de caméras optionnel qui

permet de voir, comme à vol d’oiseau, la

position du véhicule lors des manoeuvres

plus difficiles. Enfin, elles apprécieront

aussi les accélérations soutenues du petit

quatre cylindres, qui ne manque pas de

souffle. La transmission automatique à

six rapports de l’Evoque (avec manette

derrière le volant) est également un

modèle de douceur et d’efficacité, en plus

de contribuer à la frugalité de l’anglaise.

La suspension ferme et la direction, assez

légère mais connectée, plairont aussi

à celles qui aiment conduire et faire de

longues heures de route. N’allez toutefois

pas croire que le comportement de

l’Evoque peut être rude. Pas du tout. Elle

est solide sur pattes et facile à conduire,

même en situation d’urgence. Et le

plus beau dans l’histoire : ses capacités

hors route, même s’il s’agit d’un châssis

monocoque, sont très impressionnantes.

Je ne tenterais pas de traverser rivières

et contrées enneigées, mais grâce au

système de traction intégrale Terrain

Response de Land Rover, je sais qu’elle ne

me laisserait pas tomber.

Loin de moi l’idée d’être macho, mais

il arrive quelquefois que des véhicules

conviennent mieux à un sexe qu’à

l’autre. Ou devrais-je plutôt dire, pour

être politiquement correct, à un type de

personnalité qu’à un autre ? Dans ce cas-ci,

je sais d’ores et déjà que la majorité des

femmes (mais aussi certains hommes

amateurs du genre) tomberont rapidement

amoureuses de la Land. Elle est très réussie

sur ce point et devrait même en rejoindre

plusieurs qui étaient restés de glace jusqu’à

maintenant devant les produits offerts par

la marque. Alors, à la question : est-ce que

Land Rover a commis un impair, la réponse

est non. Le constructeur savait exactement

ce qu’il faisait en créant ce charmant

petit véhicule.


Fiche technique

  • Modèle essayé : Land Rover Range Rover Evoque
  • Prix de base : 46 995 $
  • Prix du modèle essayé : 60 495 $
  • Moteur : 4 cylindres turbo, 240 à 5 500 tr/min et 340 lb-pi à 1 750 tr/min
  • Transmission : boîte automatique à six rapports

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