Lorsqu’elle entre en 4e année du primaire à Roberval, la petite Marie-Josée Brodeur constate que quelques élèves Amérindiennes habitant une réserve toute proche doivent se tenir en arrière de la classe et qu’elles n’ont pas le droit de participer aux spectacles scolaires. De retour à la maison, en larmes, elle crie à sa mère que c’est inacceptable. « J’ai donc formé une équipe, nous nous sommes liées d’amitié avec ces fillettes, et à Noël, elles étaient intégrées à notre groupe. C’est là que j’ai découvert en moi le désir profond de défendre et d’aider les gens aux prises avec des situations d’injustice. »
Plusieurs décennies ont passé, et Me Marie-Josée Brodeur compte toujours, au sein du cabinet BPL Avocats, sur une équipe unie et professionnelle pour représenter efficacement la clientèle. Admise au Barreau en 1979, elle a développé une expertise peu commune en matière de litige familial, successoral et fiduciaire. Me Brodeur est médiatrice accréditée et exerce aussi le droit collaboratif. En 2009, elle a été récipiendaire d’un prestigieux mérite du Barreau du Québec en même temps qu’elle se voyait décerner le titre d’avocate émérite.
« À mes débuts, le fait d’être la seule femme dans un cabinet spécialisé en droit immobilier et des affaires m’a valu d’hériter des dossiers de droit familial. Le scénario s’est répété lorsque j’ai joint en 1994 un important cabinet, à tel point que j’ai dû constituer une équipe pour répondre à la demande. Et quand j’ai cofondé en 2009, avec trois associées, le cabinet Brodeur, Prémont, Lavoie, l’équipe a continué de grandir. Aujourd’hui, notre bureau compte 16 personnes incluant le personnel administratif. »
« Mon credo : il n’y a pas de leader performant sans une équipe qui l’est tout autant. C’est pour moi un souci et un défi de tous les instants de faire en sorte que celle-ci soit au sommet en accompagnant chaque jour la relève. »
Un autre défi concerne les dossiers de ruptures, qui représentent plus des trois quarts de la pratique du cabinet. « Le phénomène s’est accentué avec le confinement en plus d’y ajouter du stress et des problèmes financiers. Dans ce domaine, le principal défi est de savoir bien doser à la fois l’empathie et l’exercice de la profession, tout en établissant une relation de confiance, car une séparation est l’un des plus grands stress après le décès d’un proche. Voilà qui est plutôt délicat dans nombre de situations, car c’est souvent toute une vie qu’on contribue à régler. Pour y parvenir, nous nous adjoignons les services de psychologues, fiscalistes, planificateurs financiers, etc. En réalité, nos dossiers ne nous quittent jamais, pas même en vacances. Nous voulons le maximum pour nos clients, et nous devons nous relever chaque fois que nous n’obtenons pas ce que nous souhaitions pour eux. Au bout du compte, ce sont souvent les tribunaux qui doivent trancher, et c’est aussi là que l’avocat a un rôle important à jouer. Mais au-delà de tout, quand je pense à l’époque de ma classe de quatrième année, je constate que c’est toujours la personne humaine qui compte le plus. »