Depuis longtemps, il y a quelque chose de plus grand chez Maxime que le salon lui-même ou son personnel compétent, dévoué et tricoté serré, dont l’expérience totale décoiffe : quelque 400 ans !
« Une énergie difficilement identifiable, mais tout à fait palpable, on y ressent beaucoup d’amour ! », lance avec émotion Jonatan Bérubé, président directeur général depuis 2019, associé avec son compagnon de vie qui est coiffeur au salon depuis 26 ans, Michel Fortin. Il ne tarit pas d’éloges quant à l’âme de cette entreprise. « C’est la plus grande valeur de cette institution à Québec, qui souffle 65 bougies. S’aimer d’abord, aimer ce que l’on fait, et aimer notre clientèle, qui nous le rend bien ! » Éloquente illustration de la primauté de l’équipe, une mosaïque de photos des coiffeuses et coiffeurs trône à la réception. Et leurs sourires annoncent la chaleureuse et joviale ambiance qui règne à l’intérieur.
La quatrième génération de propriétaires : Michel Fortin, qui travaille au Salon Maxime depuis 26 ans, et Jonatan Bérubé.
©Marc-Éric Baillargeon, Les Festifs
« C’est la plus grande valeur de cette institution à Québec, qui souffle 65 bougies. S’aimer d’abord, aimer ce que l’on fait, et aimer notre clientèle, qui nous le rend bien ! » - Jonatan Bérubé, PDG du Salon Maxime.
Jonatan Bérubé est issu du monde du marketing, ayant été, dans sa précédente vie professionnelle, propriétaire de la boîte Connexion marketing et communications. « Salon Maxime faisait partie de ma clientèle, rappelle-t-il. Un jour, l’ex-propriétaire, Roger Tremblay, m’a confié qu’il songeait à vendre son commerce. Qu’il m’ait pressenti comme successeur éventuel était juste, car mes valeurs et mon bagage correspondent à la suite qu’il souhaitait pour ce qu’il considérait comme son joyau. Il était donc primordial à ses yeux que la mission de Maxime se perpétue. Pourquoi ai-je accepté ? Parce que l’univers du service est mon élément, et que j’aime les relations humaines et les gens. J’ai rapidement compris que ma décision était la bonne, que j’étais sur mon X. Mon objectif est de donner un nouveau souffle à cette magnifique entreprise. C’est ce que nous faisons chaque jour, en équipe, dans le respect de sa longue tradition. Michel et moi sommes honorés de personnifier la quatrième génération de propriétaires de ce salon, probablement le premier à avoir vu le jour à Québec en 1958, en même temps que Place Ste-Foy, à l’instigation de Maxime Lemenu, un Français d’origine qui possédait déjà plusieurs commerces du genre en province, dont un dans la métropole. »
©Marc-Éric Baillargeon, Les Festifs
Une atmosphère cosmopolite flotte dans le salon toujours très animé.
Collaboration intergénérationnelle
Le parcours des deux hommes comporte une savoureuse anecdote. Lorsqu’il a débuté au salon en 1997, Michel Fortin a dû se rebaptiser afin d’éviter toute ambiguïté avec un homonyme. Il a donc adopté le prénom Jonathan, qui l’a toujours suivi depuis, sans se douter à l’époque que ce choix était prémonitoire. Le personnel compte 26 employés s’occupant d’une clientèle majoritairement féminine, et une atmosphère cosmopolite flotte dans la salle, toujours très animée, car près d’une dizaine d’entre eux sont de nationalité étrangère, provenant de pays tels que la France, l’Égypte, l’Ukraine, les Philippines, la Colombie et le Mexique. Il y en a de tous les âges, depuis le doyen, Yvan Tremblay, qui, l’œil encore vif, y travaille depuis 52 ans, 46 pour Héléna, 30 pour Karine, et la liste s’allonge. Les plus expérimentés peuvent donc transmettre leur savoir aux plus jeunes. En observant une coiffeuse donner un shampooing à une cliente, Jonatan confie : « Regardez comme elle lui donne de l’amour… »
Salon Maxime compte 26 employés.
Première ligne :
Hiba, Michel (alias Jonathan), Kasey, Isabelle, Cathy, Jonatan B., Julie, Élaine, Vicky.
Deuxième ligne :
Joan, Karine, Esteban, Lucy, Okcaha, Héléna, Marie, Simon.
Troisième ligne :
Sonia, Nathalie, Yvan, Laëtitia, Alan, Caroline, Raùl, Nahid, Aurélie.
L’empathie avant tout
À peine les nouveaux propriétaires étaient-ils en poste que tout a été mis sur pause. Cette période difficile a néanmoins permis d’illustrer leur capacité à réagir positivement à une crise ainsi que toute l’importance qu’ils accordent à la qualité du contact humain. « Dès le 1er avril 2020, nous étions prêts, l’équipement de protection était en place, raconte Jonatan Bérubé. Nous en avons aussi profité pour informatiser la gestion de A à Z alors que tout se conjuguait au papier auparavant. On a même préparé des petits nécessaires de coloration que les clientes pouvaient appliquer chez elles à défaut de venir nous voir. Cela dit, nous ne voulions pas délaisser notre clientèle. Même pendant nos fermetures forcées, une réceptionniste répondait aux appels, nous trouvions essentiel d’assurer une présence pour informer, échanger, écouter rassurer. Nous avons d’ailleurs en tout temps une ou deux personnes qui répondent aux coups de fil. Durant la pandémie, des clientes nous ont même avoué qu’elles avaient augmenté la fréquence de leurs rendez-vous en ajoutant que le salon était le seul endroit où quelqu’un les touchait en ces temps d’isolement… »
Loin de s’arrêter là, le souci de la clientèle s’exprime aussi par la présence d’une sociocoiffeuse, qui prodigue notamment ses conseils aux clientes atteintes du cancer qui vivent une perte capillaire. Le Salon Maxime entretient aussi des prothèses en vertu d’une association avec la Société québécoise du cancer. L’entreprise possède en outre la certification Green Circle, une organisation qui récupère les résidus des salons de coiffure. Très engagés dans la communauté, les propriétaires s’impliquent auprès de plusieurs organismes caritatifs, tels que YWCA, Lauberivière, Portage, l’OSQ et la Fondation du CHU de Québec. « Puisque l’important, c’est notre monde, on contribue aussi au monde qui nous entoure, choisissant des organismes qui redonnent directement aux bénéficiaires », insiste Jonatan Bérubé.
Un modèle d’affaires qui pourrait s’étendre
La qualité du service à la clientèle étant le nerf de la guerre, les propriétaires du Salon Maxime songent à proposer leur modèle d’affaires à d’autres commerces du domaine de la coiffure. « Beaucoup de propriétaires sont aussi coiffeurs et coiffeuses, explique M. Bérubé. Comment gérer une entreprise dans ces conditions, alors qu’ici, nous recevons jusqu’à 150 appels par jour ? Nous sommes donc en train de mettre en place une équipe de gestion qui s’occuperait de la bonne marche d’autres salons afin de laisser au personnel toute la liberté voulue pour exprimer son talent, soit à titre de propriétaire ou dans le cadre d’une association. »
L’automne prochain, Salon Maxime tiendra un événement-retrouvailles pour lequel seront invitées toutes les personnes qui y ont travaillé au fil des décennies. « Nous tenons vraiment à les remercier d’avoir contribué à ce que nous sommes aujourd’hui », conclut le dynamique homme d’affaires.
Pour en savoir davantage ou pour prendre rendez-vous :
2450, boul. Laurier, Québec
Place Ste-Foy
418 651-6885 │salonmaxime.ca