Parmi les raisons invoquées pour expliquer ce phénomène, on mentionne le manque d’argent, le manque de temps, ainsi que la complexité administrative, légale et fiscale. Mais ce n’est pas ce qui m’a le plus déçu. Au Québec, il semble que nous manifestions peu de reconnaissance envers les gens ambitieux. Pire encore : le succès financier est perçu négativement. Enfin, les Québécois auraient une aversion au risque. Ouf…
Voilà qui rend doublement méritants ceux et celles qui, malgré le terreau dans lequel ils sont actuellement enracinés, décident de foncer et de prendre le risque de se lancer dans les affaires au Québec. C’est d’ailleurs aussi la conclusion d’Alain Aubut, P.D.G. de la Fondation de l’entrepreneurship, qui spécifie ne pas avoir voulu dénigrer ou décourager nos entrepreneurs d’ici en publiant ces résultats quelque peu défaitistes. Mais avouons qu’il y a encore beaucoup à faire pour changer les mentalités !
La bonne nouvelle, néanmoins, c’est que le secteur de Lévis semble échapper à cette vague. La culture entrepreneuriale y serait beaucoup plus ancrée et, fait drôlement rassurant, les gens seraient prêts à prendre des risques et à commettre des erreurs, malgré le spectre de l’échec qui, lui, est perçu comme un apprentissage. Cela m’a rappelé une citation de l’écrivain français, Philippe Besson, qui disait : « Aimer, ce n’est pas gagner à tous les coups. C’est prendre des risques, faire des paris incertains, connaître la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de la doubler. » Je ne peux qu’être d’accord avec lui. Et cela me rend d’autant plus fier que le magazine PRESTIGE ait choisi comme mission de mettre en valeur ces gens qui osent risquer, parfois le tout pour le tout. Leur réussite est la nôtre. J’espère qu’elle sera aussi celle de toute notre nation très bientôt…