La sainte paix
La Jordanie est un petit pays qui n’a que 500 kilomètres de long. Malgré des voisins plutôt belliqueux (l’Égypte, Israël, le Liban, la Syrie), la Jordanie demeure un pays pacifique et accueillant. Vous verrez, le sourire est la marque de commerce des Jordaniens.
Un voyage en Jordanie commence à Amman, celle qu’on appelle la ville aux sept collines, où se trouve le Queen Alia Airport. À partir du centre-ville, Amman semble s’étaler dans toutes les directions. Les maisons grimpent sur les collines comme une pyramide de blocs Lego : ce sont des bâtiments de pierre blanche, presque tous identiques, qui prennent la couleur du miel au soleil couchant. Au travers des bâtiments antiques et des tours ultramodernes, nous entendons, plusieurs fois par jour, l’appel langoureux à la prière, en provenance de la mosquée sur la colline.
La tortueuse King's Highway
Il n’est pas désagréable de quitter la ville pour retrouver l’air frais et les vertes collines de Jerash, une ville romaine engloutie dans le sable pendant des siècles et que l’on a mis 70 ans à restaurer. Jerash serait l’une des villes romaines les mieux conservées au monde. Avec ses ruines spectaculaires, lovées entre ses douces collines, où broutent les moutons, elle déploie des avenues pavées de colonnades, des théâtres, des thermes, des fontaines, des remparts… et même un hippodrome où sont reproduits des combats de gladiateurs romains.
Pour gagner le sud du pays, on emprunte la tortueuse et superbe King’s Highway, qui relie la capitale et Pétra, ou encore, la Desert Highway, une route parallèle, plus rapide mais plus monotone. On peut également se balader sur la Dead Sea Highway, qui longe la mer Morte.
Au cours des dernières années, la mer Morte est devenue une nouvelle destination touristique. Se trouvant à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer (le point le plus bas de la terre), la mer Morte est en train de disparaître. En raison d’une température torride, elle s’évapore. On dit qu’elle perd 10 millions de tonnes d’eau par jour, baissant ainsi d’un mètre par année et laissant derrière elle des sels et des minéraux qui servent à la fabrication de produits de santé. Cette mer, qui n’a que 14 kilomètres de large par 75 de long, sert de frontière naturelle entre la Jordanie et Israël. Et elle mérite bien son nom, car pas un poisson, pas un organisme marin n’y vit. Elle est complètement morte ! Les rives de la mer Morte ont abrité les cités de Sodome et Gomorrhe. Aujourd’hui, de chics établissements hôteliers sont érigés sur ses rives. On y vient pour flotter dans ses eaux salées, pour s’enduire le corps de boue et pour contempler le coucher de soleil devant Jérusalem et Jéricho.
Bateau sur la mer Rouge
De nombreux endroits en Jordanie ont des références avec l’histoire sainte, tels le mont Nébo, où serait mort le prophète Moïse, Béthanie-au-delà-du-Jourdain, où Jésus fut baptisé, et les sources chaudes de Ma’In, où le roi Hérode aurait coupé la tête de Jean-Baptiste…
Jourdain, lieu de baptême de Jésus.
Pour rejoindre Pétra, la cité rose, on emprunte la spectaculaire King’s Highway, une route déserte, silencieuse, qui sillonne le pays depuis 3 000 ans et rejoint l’Arabie Saoudite. Cette route, qui s’enfonce dans des paysages grandioses et extrêmement arides, a été fréquentée par des caravanes de marchands romains et chrétiens, et même par le prophète Moïse.
Citadelle d’Amman
Pétra est évidemment la perle de la Jordanie. Entièrement taillée et sculptée dans la pierre par les Nabatéens, un peuple arabe ingénieux établi en Jordanie il y a plus de 2 000 ans, Pétra était située au centre de la route des caravanes, à la jonction de la route de la soie et autres routes commerciales qui reliaient la Chine, l’Inde et l’Arabie à l’Égypte, la Syrie et la Grèce. Disparue au 14e siècle, la ville de Pétra a été redécouverte en 1812 par un explorateur suisse. La cité rose regorge de temples, de façades de tombaux, de salles funéraires, tous creusés dans la roche. On peut découvrir la cité à pied ou en calèche, ou encore, à dos de dromadaire. Mieux vaut découvrir Pétra tôt le matin, car la chaleur rend la visite difficile. À la fin du jour, l’architecture colossale de l’antique cité se teinte de rose. Et le soir, on peut voir cette merveille à la lueur de milliers de chandelles.
Au sud-ouest de la Jordanie se trouve l’immense désert du Wadi Rum, fréquenté par Lawrence d’Arabie pendant la Révolte arabe contre les Turcs, lors de la Première Guerre mondiale. Le Wadi Rum est le royaume des Bédouins, un peuple traditionnellement nomade : ils y dirigent des troupeaux de chameaux et travaillent comme guides ou chauffeurs auprès des touristes qui viennent faire des expéditions dans le désert. Ces touristes peuvent aussi passer la nuit dans des tentes de Bédouins et manger le traditionnel repas bédouin.
La mer Morte
Le désert jordanien s’ouvre enfin sur la mer Rouge, sur les rives de laquelle est située la seule station balnéaire du pays, Aquaba. Contraste frappant avec le reste du pays, Aquaba dégage la prospérité avec ses nombreux palmiers et villas de luxe résidentielles construites autour des marinas. On y trouve de grands complexes hôteliers de chaînes internationales avec des plages remplies de touristes européens. Mais le seul intérêt d’Aquaba semble être la plongée sous-marine.