Recherche

Le soulier de plomb de Cendrillon

4 avril 2013| Marie-Josée Turcotte

Le soulier de plomb de Cendrillon

En tant que rédactrice en chef de PRESTIGE, j’ai

régulièrement le privilège d’assister à de grands

événements à Québec : des avant-premières,

des tapis rouges, des cocktails, des galas bénéfice

et de somptueux bals. Je ne suis pas

trop à plaindre, je le reconnais. Surtout quand

l’activité en question s’accompagne d’un repas

gastronomique décliné en plusieurs services

et que de grands crus sont judicieusement

sélectionnés par un expert en accords vins et

mets. Ces soirées sont aussi généralement

l’occasion de côtoyer des gens très intéressants : des femmes et des

hommes d’affaires, des personnalités publiques, des artistes de renom,

des professionnels issus de divers milieux. Pourtant, au-delà du glamour

et du prestige entourant ces soirées, ce privilège s’accompagne souvent,

dans mon cas, d’une part de souffrance liée à un détail, somme toute,

assez banal, mais qui gâche réellement une partie de mon plaisir.

Suis-je la seule femme en ville qui déteste avoir à porter des talons

hauts ? Et je ne parle même pas des talons aiguilles, dont certains

sont d’une hauteur si vertigineuse qu’ils rivalisent avec les échasses.

Ajoutez au port d’escarpins une robe de bal ainsi que des bas de nylon

et j’atteins le paroxysme de l’inconfort. Contrairement à Cendrillon,

je ne crains pas que mon carrosse se transforme en citrouille au coup

de minuit; je crains plutôt que mes pieds n’explosent. Et plus la soirée

avance, plus je rêve du moment où je perdrai ma « petite pantoufle de

verre » afin de me glisser avec bonheur dans mes mules et mon « linge

mou ».

Mon conjoint me taquine parfois en me disant que je ne suis pas une

« vraie fille ». Et il est vrai que j’ai plus souvent enfilé des gants de boxe

dans ma vie que des chaussures à talons hauts. Mais entre vous et moi,

il ne s’en plaint pas trop…

-Tu aimerais que je t’invite à danser une valse, chérie ?

-Bof… J’ai trop mal aux pieds.

Ça tombe bien, il n’aime pas trop danser. Après tout,

c’est un « vrai gars », lui…

rêver

Gérer le consentement