Les snowbirds, qui plient bagage dès les
premiers froids, ne sont plus seuls. Ils
ont été rejoints par une cohorte de gens
plus jeunes qui veulent investir en Floride
ou qui souhaitent, tout simplement,
maintenir une résidence secondaire dans
le sud des États-Unis.
La multiplication des vols directs
est venue faciliter ce mouvement de
population. Si nos oiseaux migrateurs
prennent encore la « 95 », ils sont de plus
en plus nombreux à prendre un vol vers
Fort Lauderdale pour de courts ou de
longs séjours.
Un peu d’histoire
Cette migration vers le sud n'est
pas récente. Dans les années 1930, le
gouvernement américain a lancé de
grands chantiers afin de canaliser les
marais du sud-est de la Floride. Des
milliers d'Américains se sont rendus
dans « l'État du soleil ». Parmi eux,
des Canadiens français de la Nouvelle-
Angleterre ainsi que leurs cousins du
Québec.
On comptait 67 000 familles canadiennes-françaises ou franco-américaines dans l'État de
la Floride après la Seconde Guerre mondiale. Une deuxième vague a suivi dans les années
1960 et 1970. Cette présence massive de gens du Québec a fait en sorte que certains
parlaient de la « Floribec ».
Beaucoup de chiffres circulent et on estime qu'entre 150 000 et 200 000 Québécois se sont établis à demeure en Floride.
L’impact économique de la présence des Québécois
Dans un article publié en début d'année dans le journal Sun-Sentinel, on soulignait
l'impact économique des visiteurs du nord et la vigueur du marché. En 2011, 3,3 millions
de Canadiens se sont rendus en Floride pour des dépenses évaluées à 4 milliards
de dollars (en hausse de 14 % par rapport à 2010). Dans le seul comté de Broward,
très fréquenté par les Québécois, on a dénombré 500 000 visiteurs, pour un apport
économique de 1 milliard de dollars.
Traditionnellement, les gens du Québec ont peuplé la côte est au nord de Miami
(Hollywood, Hallandale, Pompano, Delray…) et sont moins présents sur la côte ouest
(Naples, Sarasota, Tampa...).
La tempête parfaite
Des médias américains mentionnent que nos compatriotes ont bénéficié de la tempête
parfaite ou « Perfect Storm »; des taux d'intérêt très bas, un dollar à parité avec le dollar
américain, et une crise économique qui a jeté par terre le marché immobilier floridien
sont à la source de cette tempête. Pris à la gorge, des Américains ont cédé leur propriété
à des prix dérisoires. Épargnés en bonne partie par la récession, des Québécois ont sauté
sur ces aubaines.
En entrevue, des gens d'affaires travaillant en Floride expliquent qu'on a vu apparaître
une clientèle plus jeune et des investisseurs, entre autres, qui placent leur argent là où
il fait plus chaud.
Marcel Racicot préside la Chambre de commerce Québec-Floride,
créée en juin 2009 et qui regroupe 200 entreprises membres.
La Chambre offre un soutien technique aux entrepreneurs
qui veulent faire affaire en Floride : réseautage, missions
commerciales, conférences sur l'achat d'une propriété… « Le
marché résidentiel s'est effondré, mais le marché locatif est très
bon, nous dit-il. Depuis deux ans, les investisseurs du Québec
recherchent des maisons ou des condos offerts en location. Ce
peut être un immeuble de 6 ou de 50 logements. Nous sommes en
mesure de diriger ceux qui veulent investir avec des institutions
financières, des courtiers, des architectes, des entrepreneurs.
Le marché immobilier s'est stabilisé et on dénote une certaine
croissance des valeurs; le pire est derrière nous. »
M. Racicot juge que c'est le bon moment pour investir en raison
du taux de change, d'une offre de vente en déclin, et du fait
qu'il y ait peu de nouvelles constructions. Il constate lui aussi
l'apparition d'une nouvelle clientèle, différente des babyboomers,
des gens dans la quarantaine qui planifient leur retraite
sous les palmiers.
Fait à noter, la Chambre Québec-Floride fait du commerce
bilatéral et pilotera une mission de compagnies américaines au
Québec dès le printemps.
Desjardins Bank
Directrice du développement des affaires pour Desjardins Bank,
Mme Sylvie Gagné confirme le pouvoir d'attraction floridien.
La Desjardins Bank est une filiale à part entière du groupe
Desjardins, mais il s’agit d’une banque américaine. Elle possède
trois succursales sur la « Riviera » québécoise, soit à Hallandale, à
Pompano et à Lauderhill.
Depuis 2010, la Desjardins Bank accompagne ses clients qui
veulent acheter une maison, un condo ou investir en Floride.
Elle offre une panoplie de services, conseils, financements, avis
légaux... tous accessibles à partir du Québec. Une fois préqualifié,
un acheteur de maison est dirigé vers un courtier accrédité.
« Les prix les plus bas ont été atteints en 2010, explique
Mme Gagné. Il est vrai qu'en raison des foreclosures (reprises de
banques), une maison se vendait à 50 ou 60 % de sa valeur, mais
l'inventaire des maisons à vendre est passé de 24 mois à 6 mois.
Les aubaines sur le bord de la mer, c'est fini, mais il y a de bonnes
occasions dans les terres. »
Le rattrapage n'est pas complet, mais le prix des maisons devrait
« prendre 5 à 8 % par année », ce qui, souligne la directrice,
constitue un bon rendement. « Beaucoup d'Américains ont perdu
leur maison et seront locataires pour les 10 ou 15 prochaines
années », précise-t-elle. Le marché en effervescence est donc
celui de la résidence secondaire, mais aussi, celui du mulltilocatif.
- La clientèle des snowbirds demeure, mais s'est aussi ajoutée une clientèle plus jeune, âgée de 45 à 55 ans, qui travaille directement de la Floride.
De son côté également, elle témoigne d'un coup de jeunesse
dans la clientèle d'expatriés. « La clientèle des snowbirds
demeure, mais s'est aussi ajoutée une clientèle plus jeune
de préretraités. Un travailleur autonome peut, par exemple,
travailler de la Floride. Les 45-55 ans sont passés à l'action »,
résume Sylvie Gagné.
Le succès de la filiale de Desjardins est
mesurable. Desjardins Bank a ouvert
3 319 comptes en 2011, 3 335 en 2012.
Indice de la vitalité de l'immobilier, la
banque Desjardins a connu deux années
records en 2011 et 2012 en finançant des
transactions de 72 millions de dollars.
Des conférences données le printemps
dernier à Québec sur la façon sécuritaire
d'acheter une résidence en Floride ont
fait fureur : 550 personnes au Capitole,
400 au Château Frontenac. Cette
année, cette présentation se fera par
vidéoconférence le 17 avril 2013.
Le transport facilité
S'il y a tant de va-et-vient entre le Québec
et la Floride, c'est également parce qu’il
est plus facile de s'y rendre. L'aéroport
de Québec offre sept envolées vers Fort
Lauderdale (et une vers Orlando) toutes
les semaines sur les ailes de Westjet,
Canjet ou Sunwing. Cela exclut les
escales qui se font à Newark, Chicago ou
Philadelphie.
« La demande est en augmentation
constante et il pourrait y avoir plusieurs
autres vols. Les compagnies aériennes
ont entendu l'appel qui leur était fait et
la clientèle est présente », note Jonathan
Trudeau, porte-parole de l'aéroport Jean-
Lesage.
Québec-Floride, c'est décidément une
relation prolongée qui franchit les
générations.
Groupe de Voyage Sunwing
Plus de vols, plus de plaisir !
Jamais il n’a été aussi simple de se rendre en Floride !
Afin de répondre à une demande grandissante, le
Groupe de Voyage Sunwing a ainsi augmenté le
nombre de liaisons au départ de Québec pour la saison
hivernale. Résultat : quatre nouveaux vols par semaine
sont proposés vers Fort Lauderdale, véritable plaque
tournante permettant ensuite de se diriger facilement
vers Miami ou West Palm Beach. Sunwing propose
également des forfaits vol et hôtel à Fort Lauderdale
et à Miami, de même que le service de location de
propriétés et de voitures. Enfin, dans un souci d’offrir
un service de qualité supérieure durant le vol, Sunwing
offre gracieusement aux voyageurs une généreuse
collation chaude, des boissons non alcoolisées ainsi
que le divertissement. De menus détails qui font
parfois toute la différence !
Visitez sunwing.ca pour les horaires de vol.
- Fort Lauderdale n’est pas surnommée la « Venise d’Amérique » sans raison ! Sillonnée par 500 km de canaux navigables, elle propose également 35 km de plages de sable fin, ce qui en fait une destination vacances exceptionnelle… ou un lieu de résidence secondaire 180 jours par année, c’est selon !