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Nova Protection

15 avril 2024 | Gilles Levasseur

Nova Protection

Si l’humain l’emporte encore souvent sur la machine selon les tâches à accomplir, la surveillance est un domaine où l’évolution technologique représente une avancée indéniable. Fondateur de Nova Protection, l’ex-militaire Jason Henry l’a bien compris en proposant aux entreprises une première québécoise sur le plan commercial, soit l’utilisation de drones de pointe pour garantir comme jamais auparavant la sécurité de leurs installations. Puisqu’on n’arrête pas le progrès, place à la surveillance 2.0 !

SURVEILLANCE 2.0

Depuis longtemps passionné de sécurité et actif pendant une décennie dans l’infanterie des forces armées canadiennes, Jason Henry s’est notamment apprivoisé à la protection rapprochée de dignitaires lorsqu’il a été déployé en Ukraine. « À mon retour, j’ai voulu relever le défi de lancer une entreprise spécialisée en sécurité, raconte-t-il. Pour me démarquer dans ce domaine où les services se ressemblent, j’ai pensé aux drones, dont je connaissais les nombreux avantages. Des recherches m’ont permis de me rendre compte que ces outils étaient monnaie courante en Europe, et que la réglementation canadienne rigoureuse expliquait peut- être leur quasi-absence ici. Quand les critères ont été assouplis en 2019, j’ai suivi un cours avancé de pilote de drone ainsi que des formations spécifiques pour me conformer aux normes de Transport Canada, et j’ai ouvert l’entreprise en 2022. Sa raison sociale reflète toute l’importance de l’innovation et de l’avant-gardisme en matière de sécurité. Nous avons également, depuis le début de l’année, un bureau à Trois-Rivières. »

UNE SURVEILLANCE DE HAUT NIVEAU

Depuis son lancement, et en attendant de faire connaître par des présentations la surveillance par drones, Nova Protection offre un service de gardiennage avec agents de sécurité, mais dans un créneau plus haut de gamme et professionnel. « Je ne suis pas un partisan de ce que j’appelle la sécurité fast-food, probablement en raison de mes antécédents militaires, indique M. Henry. Nous insistons donc sur la rigueur du processus de sélection de nos agents, ce qui nous a notamment permis d’être choisis dans le cadre du Festival d’été de Québec à notre première année d’existence sans compter d’autres clients. Je savais qu’en innovant avec un volet aussi peu connu, je devais proposer un service plus traditionnel pour soutenir la rentabilité de mon entreprise. » Présentement, Nova Protection démarche une clientèle intéressée par cette nouvelle technologie. « Nous nous adressons plus particulièrement aux grandes entreprises et aux vastes secteurs à sécuriser, pour lesquels les agents de sécurité sont moins appropriés, indique M. Henry. Il peut aussi s’agir d’un groupe de commerces situés dans le même secteur, dans des parcs industriels par exemple, ou encore des concessionnaires automobiles; nous venons d’ailleurs de soumettre une offre de service à certains d’entre eux, et ils ont trouvé l’idée géniale. Ces regroupements permettront un partage des frais, réduisant ainsi sensiblement le montant de leur facture, souvent à un coût moindre que celui d’un seul agent de sécurité. Nos appareils, des DJI Matrice 30T, offrent de nombreux avantages, notamment leur vitesse pouvant atteindre 82 kilomètres à l’heure. Ils sont donc capables de couvrir très rapidement les zones de surveillance et d’effectuer des actions de détection, d’identification et d’intervention qui sont hors de portée des agents de sécurité. Les préjugés associent ces outils à un usage récréatif, mais les nôtres sont d’un niveau bien supérieur, n’ayant rien à voir avec le drone dont le voisin se sert pour prendre des photos aériennes. »

UNE FOULE DE CARACTÉRISTIQUES HIGH TECH

En effet, les drones Matrice 30T sont de véritables bijoux de technologie munis de caméras optiques haute résolution. Le « T » fait référence à leur caméra thermique permettant de détecter la chaleur, notamment une présence humaine. Tout intrus ne peut donc échapper à la captation thermique. Grâce à sa caméra FPV optimisée pour les conditions de faible luminosité, le sol et l’horizon sont clairement visibles, même la nuit. Le zoom (jusqu’à 200X) est capable, par exemple, de lire une plaque d’immatriculation à 400 mètres de distance, et l’appareil est muni d’un récepteur avertissant de la présence d’un autre aéronef à proximité afin d’assurer sa sécurité. Par ailleurs, son capteur grand- angle et son télémètre laser enregistrent toutes les données aériennes et terrestres pertinentes, qui peuvent sur-le-champ être transmises aux autorités policières, qui savent donc très précisément où se trouve la menace. Mieux encore, le Matrice 30T est équipé d’un système d’éclairage et d’un haut-parleur permettant au pilote de braquer un projecteur sur un individu tout en l’avisant de vive voix qu’il se trouve dans une zone contrôlée, et que s’il ne quitte pas les lieux, sa position sera aussitôt communiquée à une équipe d’intervention. « Effet de dissuasion assuré, confirme Jason Henry. Nos appareils peuvent également faire face aux intempéries, pluie ou neige, ainsi qu’aux températures variant de -20° à 50° Celsius. Plus intéressant encore, les images peuvent être acheminées au propriétaire d’une entreprise qui, de sa résidence, suit en temps réel la situation sur son ordinateur ou son écran de télévision et prend les décisions appropriées sans se déplacer.

Bref, ces drones sont tellement évolués que certains sont munis d’un parachute en cas de panne, ce qui est notamment fort utile au-dessus des foules afin de prévenir les blessures. Il faut mentionner que les systèmes de ces appareils sont doublés pour parer à toute défectuosité. »

Pour le moment, l’utilisation d’un drone de surveillance nécessite la présence du pilote sur les lieux. Un quart de pilotage ne dépasse pas huit heures, de sorte qu’une protection sur 24 heures en requiert trois. Les employés profitent aussi, si nécessaire, d’une tente et d’une génératrice lorsque les conditions météo l’exigent. Avec une pleine charge, ces appareils peuvent voler pendant 45 minutes. Le remplacement des deux batteries ne prend que quelques secondes et n’interrompt en rien le programme du drone. En effet, les rondes peuvent être programmées dans la mémoire en fonction des tâches à exécuter. « Le drone va décoller, effectuer sa tournée, prendre des photos automatiquement à des endroits prédéterminés, par exemple des portes à vérifier ou une clôture à inspecter, explique M. Henry. Tout est automatisé, impossible de manquer quoi que ce soit. Comme c’est un robot, aucune chance qu’il se plaigne de fatigue ou qu’il tourne les coins ronds, image-t-il. Jour après jour, il exécutera inlassablement le même programme. » L’homme d’affaires prévoit que dans quelques années, on sera capable de piloter les drones à grande distance depuis les bureaux de l’entreprise. « La technologie le permet déjà, précise M. Henry, seule la réglementation y fait obstacle. Mais l’industrie anticipe que celle-ci s’ajustera à la réalité. »

DE NOMBREUSES APPLICATIONS

L’utilisation de drones n’a pas vraiment de limites en matière de surveillance dans une foule de secteurs d’activité. Entre autres domaines, l’industrie minière pourra largement bénéficier de cette technologie, car les agents de sécurité ne sont pas très à l’aise parmi les mastodontes qui sillonnent ces endroits. Le drone n’interfère pas avec les opérations courantes et permet de contourner l’accès difficile — en raison de l’éloignement — à l’équipement de sécurité. La gestion des manifestations en est un autre exemple, car pour une vision aérienne équivalente, les drones sont bien moins coûteux qu’un hélicoptère. Cela dit, l’actualité s’attarde ces temps-ci à la surveillance dans les ports. « À ce sujet, l’industrie portuaire manifeste un intérêt à intégrer éventuellement les drones aux protocoles de sécurité afin d’en accroître l’efficacité, note Jason Henry. Nous sommes convaincus que cette technologie représente l’avenir dans ce secteur et que notre produit y sera d'une grande utilité. »

LA SURVEILLANCE DU FUTUR

L’ex-militaire n’entend toutefois pas confiner aux drones son ambition pour l’innovation en matière de sécurité. Déjà, il pense à des appareils en mesure d’effectuer des rondes à l’intérieur des bâtiments, ainsi qu’à des chiens-robots capables d’ouvrir les portes. Il existe également des clôtures intelligentes anti- intrusions qui s’allument entièrement aussitôt qu’on les force. « Les drones ne sont que la première étape de notre vision de la sécurité du futur, conclut-il. Notre objectif est de rester novateurs afin de conserver une longueur d’avance dans notre passionnant secteur d’activité. »

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