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Pourquoi consulter des dentistes spécialistes ?

27 octobre 2023 | Gilles Levasseur

Pourquoi consulter des dentistes spécialistes ?

La médecine dentaire, comme du côté de la médecine générale, possède ses spécialités. L’Ordre des dentistes du Québec en reconnaît neuf : chirurgie buccale et maxillo-faciale, médecine buccale, pathologie buccale et maxillo-faciale, radiologie buccale et maxillo-faciale, prosthodontie, endodontie, orthodontie, parodontie et dentisterie pédiatrique. Même si un certain nombre de patients sont dirigés vers les spécialistes par leur généraliste, toute personne peut les consulter sans intermédiaire. Voyons ce qui peut justifier le recours à leur expertise.




L’ensemble des dentistes ont comme dénominateur commun le titre de docteur en médecine dentaire (ou chirurgien-dentiste) obtenu à la suite d’un doctorat de premier cycle (4-5 ans). Parmi eux, plusieurs poursuivent au second cycle afin d’explorer — en raison d’aptitudes et d’intérêts particuliers — l’une de ces spécialités. Il apparaît donc logique que spécialité soit synonyme de connaissances et d’expérience plus étendues; d’ailleurs, plusieurs de ces spécialistes vous diront que leurs années d’études supplémentaires, qui vont souvent du simple au double, ont modifié leur perception de leur profession et leur façon de la pratiquer. Notons que nombre de dentistes généralistes, grâce à la formation continue et l’expérience, choisissent de développer des habiletés particulières, ce qui ne les empêche pas de déléguer à des spécialistes des actes qui les sortent de leur zone de confort.

C’est d’ailleurs de plus en plus le cas en implantologie, une discipline ne figurant pas dans la liste des spécialités autorisées. Deux programmes universitaires — chirurgie buccale et maxillo-faciale ainsi que parodontie — l’incluent à leur cursus pour la partie chirurgicale, tandis qu'elle fait partie de la plupart des programmes de prosthodontie.


« Bien sûr, nous ne prenons pas seulement en charge les cas les plus complexes, mais ce sont eux qui illustrent le mieux notre expertise particulière, acquise pendant nos années supplémentaires d’études et notre résidence, qui nous ont permis d’observer un grand nombre de cas particuliers », précise le Dr Adrien Pollini, prosthodontiste chez Prostho-Québec.


Sa collègue et propriétaire de la clinique Prostho-Québec, la Dre Nancy Dubois, abonde dans le même sens :
« De façon générale, si votre dentiste est à bout de ressources pour régler votre problème, c’est là que nous entrons en scène, résume-t-elle. Et c’est ici qu’intervient la notion de bouche compliquée. »


De son côté, le propriétaire de la Clinique spécialisée de Québec, le Dr Jean El-Fata, insiste sur les 12 années d’études requises pour l’obtention du titre de chirurgien maxillo-facial, la seconde partie étant extrêmement contingentée. « Il va de soi que plus nous voyons et traitons de cas dans notre spécialité, sans compter notre parcours universitaire, plus nous développons un savoir qui sort des cadres habituels de pratique. Cela nous permet aussi de mieux gérer les cas les plus complexes. Même chose pour notre collègue, Dre Catherine Laliberté, l’une des rares spécialistes en médecine et pathologie buccale, qui voit davantage de cas particuliers en une année que des dentistes en une carrière. L’expertise est indéniable. »

Parmi les motifs les plus répandus qu1 amènent à consulter un dentiste spécialiste, mise à part la recommandation du dentiste traitant, on note le désir d’obtenir une seconde opinion, la confirmation ou l’infirmation d’un diagnostic grave, peu usuel ou douteux, la recherche d’une solution de rechange à un traitement ainsi que d’un traitement dont la complexité exige une ou des techniques spécialisées. Il faut dire que certaines spécialités très pointues peuvent difficilement être pratiquées par des dentistes généralistes.

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Spécialités





01/ CHIRURGIE BUCCALE ET MAXILLO-FACIALE
Extractions complexes, les dents de sagesse notamment, traitement de tumeurs cancéreuses, reconstruction des maxillaires, correction des malocclusions dento-squelettiques, traumatologie faciale, greffe osseuse et implantologie.

02/ MÉDECINE BUCCALE
Gestion de la santé buccale de patients présentant des conditions médicales complexes, diagnostic et traitement (principalement non chirurgical) des maladies de la cavité buccale et des troubles affectant la sphère orofaciale.

03/ PATHOLOGIE BUCCALE ET MAXILLO-FACIALE
Diagnostic et traitement des maladies de la bouche, notamment le cancer, par l’examen détaillé d’échantillons prélevés lors de biopsies ainsi que par des analyses sanguines. De la dermatologie de la bouche !

04/ RADIOLOGIE BUCCALE ET MAXILLO-FACIALE
Interprétation de radiographies dentaires de cas plus complexes, notamment en présence de tumeurs cancéreuses. Utilisation de techniques d’imagerie plus avancées.

05/ PROSTHODONTIE
Indiquée dans les cas complexes de réhabilitation complète des arcades dentaires et de réparation de dents endommagées au moyen de ponts, couronnes, prothèses et dentisterie cosmétique, ainsi que les restaurations sur implants.

06/ ENDODONTIE
Prévention, diagnostic et traitement des maladies et traumatismes affectant la pulpe et les tissus entourant les racines dentaires. Spécialité connue pour les traitements de canal plus complexes.

07/ ORTHODONTIE
Correction de l’alignement des dents et de leur malocclusion afin de prévenir d’éventuels problèmes dentaires, gingivaux ou maxillaires. Évaluation de la pertinence de porter un appareil orthodontique ou une prothèse, ou de prescrire tout autre traitement.

08/ PARODONTIE
Prévention, diagnostic et traitement des maladies touchant les tissus de soutien de la dent, qu’ils soient osseux, gingivaux et microligamentaires.

09/ DENTISTERIE PÉDIATRIQUE
Soins dentaires des enfants jusqu’à l’adolescence. Ces spécialistes en dentisterie pédiatrique sont spécialement formés et leurs cabinets offrent souvent un environnement adapté pour rassurer la jeune clientèle.

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Statistiques




Au 31 mars 2022, plus de 4908 dentistes étaient actifs dans l’ensemble du Québec, une diminution de 8 % par rapport aux données remontant à l’automne 2018. De ce nombre, on estime à plus ou moins 10 % la proportion de dentistes spécialistes.

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