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Québec, une ville à couper le souffle

27 octobre 2023 | Jean-Marie Lebel, historien

Québec, une ville à couper le souffle

On ne soulignera jamais trop que c’est le site exceptionnel de Québec qui fait en grande partie son charme et attire tant de touristes. Une ville sur un cap !




Ses citoyens anglophones la surnommaient au 19e siècle « the Rock City ». En visite en 1842, l’écrivain britannique Charles Dickens en parla comme du « Gibraltar de l’Amérique ». Oui, le site est pittoresque, toutefois ses résidents sont parfois contrariés de devoir gravir tant de côtes et monter tant d’escaliers. Et les services d’aqueduc et d’égout ont bien des défis à relever.

C’est Samuel de Champlain lui-même qui a choisi le site de Québec pour y établir son habitation en 1608. Il prévoyait que l’établissement serait facilement défendable, car on pourrait y installer une forteresse sur le cap.

À Québec, les beaux points de vue ne manquent donc point. Voici nos dix préférés. De quoi faire tourner bien des têtes.

1/ Connaître le vertige que Jacques Cartier a vécu ! Il faut absolument marcher sur la nouvelle passerelle d’observation du site archéologique Cartier-Roberval (ouverte de mai à octobre). On y domine le fleuve et l’embouchure de la rivière du Cap-Rouge. Sur ce promontoire du cap rouge, l’explorateur Jacques Cartier fit construire un fort en 1541 pour le roi François 1er.


La passerelle d’observation du site archéologique Cartier-Roberval. ©CCNQ, Jean-Philippe Labrie



2/ Le nom de la terrasse Pierre-Dugua-De Mons ne vous dit peut-être rien ? Rappelons d’abord que le sieur de Mons était le patron de Champlain lorsque celui-ci fonda Québec en 1608, et que son nom fut donné à une terrasse dominant le fleuve, à l’extrémité de l’avenue Saint-Denis. On y est à 200 pieds au-dessus de la terrasse Dufferin. Le Château Frontenac est à nos pieds. Par temps clair, on y voit jusqu’à la chute Montmorency et bien au-delà.


La terrasse Pierre-Dugua-De Mons, aussi appelée terrasse Saint-Denis. ©Destination Québec cité



3/ Dominant la côte de Sillery, la promenade devant l’église Saint-Michel de Sillery offre de beaux points de vue sur le fleuve et est chargée d’histoire. Le groupe statuaire des saints Martyrs canadiens nous rappelle que c’est de la mission de Sillery que le père Jean de Brébeuf et ses collègues partirent pour l’Iroquoisie et l’Huronie.


Le belvédère de la côte de Sillery.©CCNQ, Jean-Philippe Labrie



4/ Depuis 1958, on peut parcourir la promenade des Gouverneurs, accrochée au cap Diamant, au-dessous de la Citadelle. Beaucoup d’escaliers à gravir, toutefois des bancs nous permettent des pauses. Lorsque le coup de canon de la Citadelle retentit à midi, instinctivement, nos yeux cherchent des ennemis sur le fleuve !

5/ Bien peu de gens connaissent la rue Saint-Réal. Pourtant cette rue du faubourg Saint-Jean-Baptiste est un long belvédère dominant le jardin Jean-Paul-L’Allier et le quartier Saint-Roch. Vous êtes-vous déjà assis sur les bancs publics qui surplombent « l’escalier du Soleil » ?

6/ Bien entendu, les grands escaliers qui relient la basse-ville à la haute-ville sont de beaux postes d’observation. L’escalier des Franciscains nous rappelle Roger Lemelin et la patrie de la famille Plouffe. L’escalier des Glacis me fait peur. Chaque fois que je le descends, le vertige me prend.

7/ Marcher rue des Remparts, comme le fit si souvent Félix-Antoine Savard (qui y avait son logement), passant devant la maison où vécut le général de Montcalm, éveille bien des souvenirs et permet d’avoir de beaux points de vue sur les Laurentides. N’oublions pas que celles-ci doivent leur nom à un citoyen qui vivait à une centaine de pas de notre rue des Remparts : l’historien François-Xavier Garneau.

8/ Lorsque l’on arrive du boulevard René-Lévesque et que l’on tourne pour prendre l’avenue Honoré-Mercier (en haut de l’autoroute Dufferin-Montmorency), le panorama qui s’offre devant nous est impressionnant. On y prend pleinement conscience que la « colline parlementaire » mérite amplement son nom. Le coup d’œil s’apparente à celui que l’on a sur la rue King à Sherbrooke.

9/ Dans le secteur de Courville, la terrasse Cadieux domine le secteur de Saint-Grégoire-de-Montmorency. C’est à voir ! Et le site nous rappelle une glorieuse page de notre histoire. Dans cette falaise et au pied de celle-ci se déroula la bataille de la Montmorency du 31 juillet 1759 où les troupes de Lévis mirent en fuite celles de Wolfe.

10/ La côte de Salaberry ! Il est vrai qu’elle fournit d’extraordinaires points de vue, mais il est aussi éprouvant de la descendre que de la monter. Des gens se rappellent encore l’époque où on la fermait à la circulation en hiver. Et ils y ont vu des enfants enjoués y glisser dans leurs toboggans. C’est la côte Gilmour qui fut la dernière de Québec à être fermée en saison hivernale.









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