Depuis quelques temps, au fil de mes rencontres, on me pose souvent cette question : « Et puis, comment tu t’en sors depuis que monsieur le président-éditeur est devenu monsieur le député à Ottawa ? » À la blague, je réponds invariablement que ça va beaucoup mieux !
En toute vérité, lorsqu’on accepte un nouveau poste, qui comporte des responsabilités accrues et exige de développer de nouvelles compétences, une certaine période d’adaptation est requise afin de se sentir tout à fait à l’aise dans ce nouveau rôle. Dans mon cas, du jour au lendemain… de l’élection fédérale, je me suis retrouvée assise dans le fauteuil du « boss »; un fauteuil de cuir tout à fait confortable et ergonomique, soit dit en passant, mais un fauteuil auquel j’ai dû m’apprivoiser et qui venait avec une certaine pression.
Savoir s’entourer : un autre ingrédient indispensable à une bonne relève en entreprise.
Heureusement, la transition s’est déroulée dans l’ordre et le calme pour deux raisons, qui sont bien expliquées dans notre dossier du mois portant sur la relève et le transfert d’entreprise. Premièrement, le passage du poste de rédactrice en chef vers celui d’éditrice s’est effectué sur plusieurs années. Soyons honnêtes : comprendre tous les rouages d’un métier, quel qu’il soit, nécessite un investissement de temps et d’énergie. Comme le mentionne l’un de nos spécialistes intervenant dans ce reportage, plus nous disposons de temps pour effectuer le transfert, mieux c’est, car le manque de préparation peut avoir un impact majeur sur la viabilité d’une entreprise. Dans mon cas, après plus de sept ans, j’étais, disons-le, très à l’aise et confortable dans cette fonction.
En deuxième lieu, notre président devenu député étant toujours président (et tout à fait en règle avec l’éthique gouvernementale), je dispose encore d’une oreille attentive, que je peux solliciter lorsque certaines questions requièrent l’avis d’un professionnel plus expérimenté que moi. C’est là l’un des principaux ingrédients d’un transfert réussi en entreprise : la transition sera plus facile si le cédant continue, du moins temporairement, d’occuper une place dans l’organisation, soit en devenant un mentor, soit en pilotant un projet, soit en jouant un rôle de conseiller.
Évidemment, je ne peux passer sous silence l’aide et le support que j’ai reçus de la part de mon équipe au moment où je me suis assise dans ce fauteuil… Lorsqu’un changement de « garde » aussi important a lieu, il n’est pas rare que l’équipe en place traverse ce que j’appelle une « crise de leadership ». Or, s’il y a bien eu quelques soubresauts au début, tout est rapidement rentré dans l’ordre et chacun a poursuivi son travail avec assiduité et professionnalisme. Je me félicite aussi d’avoir su allier mes compétences à celles de ma collègue, France Bélanger, afin de partager la direction du bureau, joignant ainsi nos forces respectives pour mieux diriger. Savoir s’entourer : un autre ingrédient indispensable à une bonne relève en entreprise.
Le mois dernier, j’ai déclaré toute mon admiration aux entrepreneurs et aux chefs d’entreprise. Eh bien, j’en ai aussi beaucoup pour les gestionnaires, qui doivent se montrer sensibles à la culture d’entreprise prévalant dans leur organisation, faire preuve de tact et de doigté en toutes circonstances, et prendre les bonnes décisions en considérant le facteur humain… même si ces décisions sont parfois difficiles à assumer. Mon apprentissage se poursuit, mais c’est une aventure captivante que je dois à la personne qui m’a fait confiance en premier lieu : merci Monsieur le Député !