Recherche

[GRANDES RÉSERVES ANIMALIÈRES] Au jardin d’Éden, il est le cratère du Ngorongoro !

1 novembre 2012| Joëlle Achard, Voyages Lambert

[GRANDES RÉSERVES ANIMALIÈRES] Au jardin d’Éden, il est le cratère du Ngorongoro !
Quatrième volet d'une série d'articles consacrés aux grandes réserves animalières, présentés par Voyages Lambert.

Je m'immobilisais pour le regarder d'un regard que je voulais véritable. Tel un éclat de mica, le lac Magadi, lové 600 mètres en contrebas, miroitait sous les rayons d’un soleil d'hiver que les lourds nuages cotonneux, qui ourlaient le pourtour du cratère, ne parvenaient pas à occulter.


Dans un jeu de cache-cache lumineux, des langues serpentines dévalaient les versants abrupts dans un ballet envoûtant de nuances tantôt argentées, tantôt cuivrées. Je distinguais à peine la mince ligne rosée qui m'assurait de la présence de la colonie de flamants roses, ainsi que quelques taches sombres non identifiables mais mobiles qui semblaient emprunter des routes imaginaires. À quelque 2 300 mètres d'altitude, depuis la crête volcanique fouettée par un vent inhospitalier, je contemplais un jardin d'Éden.


Lion à l’heure de la sieste
Lion à l’heure de la sieste

C’est dans le nord de la Tanzanie, où se déploie la branche orientale du grand rift africain, qu’est située l’aire de conservation du Ngorongoro, constituée pour la majeure partie par le massif du même nom. Sise à peine à quelque 400 kilomètres au sud de l’Équateur, ce qui lui confère des températures tropicales, cette vaste zone montagneuse, entrecoupée de volcans et de hauts plateaux, accroche les nuages, car elle est le seul relief d’importance de la région, et s’abreuve à la pluie des moussons.


Partout, les lacs de cratère succèdent aux savanes, et les crevasses de la croûte terrestre entaillent les plateaux désertiques. Les silhouettes désarticulées des baobabs géants s’élèvent par delà la forêt dense où règne le figuier étrangleur. Le contraste est saisissant entre les étendues blanches de graminées diaphanes et les collines noires d’acacias siffleurs. Et c’est cette immensité qui, à l’heure de la grande migration, se transforme en une pouponnière et une cour de récréation géante.



Jeune adolescente masaï
Jeune adolescente masaï

Aux alentours, des noms évocateurs : la grande plaine du Serengeti ; les gorges d’Olduvaï et leurs spécimens d’Homo Habilis; le site de Laetoli et ses empreintes d’hominidés; les neiges encore éternelles (mais plus pour longtemps) du Kilimandjaro; les gisements de l’éblouissante Tanzanite. Mais, le cœur et l’âme de ces étendues demeurent sans équivoque le cratère du Ngorongoro.


Avec ses 22 kilomètres de diamètre, la plus vaste caldeira du monde résultant de l’effondrement du volcan justifie, à elle seule, le classement par l’UNESCO de l’aire de conservation du Ngorongoro comme « valeur universelle exceptionnelle ».


Spectaculaire, cette cuvette parfaite au dénivelé vertigineux recouvert d’une végétation luxuriante. Incroyable, cette cohabitation d’écosystèmes et d’habitats intacts qui modèlent le paysage à l’infini. Formidable, que le cratère demeure vierge de toute construction ! Les lodges sont au plus près, posés sur les crêtes, et les villages des populations semi-nomades, installés sur le cône. Cependant, avec une population grandissante (hommes comme cheptel), les mesures de préservation sont malvenues, les Masaï ayant déjà perdu, au cours du XXe siècle, le droit fondamental de faire paître leurs troupeaux dans la caldeira.


Remarquables grues couronnées
Remarquables grues couronnées

Exceptionnelle, ô combien, la concentration d’animaux sauvages !
À cette faune déjà dense regroupant la plupart des espèces animalières d’Afrique qui, dans un équilibre parfait, peuplent la cuvette toute l’année, viennent se greffer des hordes de gnous et de zèbres, de gazelles de Grant et de Thompson (pour ne citer qu’eux), en route vers des pâturages plus verdoyants.


Il m’a fallu être patiente pour débusquer un lion pendant sa sieste, pour assister à un combat de gnous ou à la parade amoureuse des grues couronnées. Et j’aurais voulu rester jusqu’à la nuit pour contempler les zèbres dans leurs accolades protectrices, compter sur la crête les éclats écarlates des couvertures masaï et voir les ombres des acacias, tels des fantômes rampants, imposer le silence et endormir cette merveilleuse arche de Noé.


PHOTOS : JOËLLE ACHARD


Consultez le site Internet de Voyages Lambert.


rêver

Gérer le consentement